Seconde épître aux Corinthiens (suite)

F.B. Hole

Chapitre 4

Le ministère de la nouvelle alliance confié à l'apôtre Paul a été placé devant nous au chapitre précédent. Au début de celui-ci, nos pensées sont dirigées vers ce qui caractérisait Paul comme ministre de cette alliance. Il y a tout d'abord sa persévérance. En lui confiant son ministère, Dieu lui avait accordé aussi la «miséricorde» qui lui était adaptée. Ainsi, quelles que soient l'opposition ou les difficultés, l'apôtre ne se lassait pas. Il en est de même pour nous: le Seigneur ne nous appelle jamais à un service sans nous donner en même temps la miséricorde nécessaire. Le ministère, c'est le service: c'est la tâche qui peut être confiée à chacun de nous, bien que ce terme ait un sens large et recouvre des choses que la plupart d'entre nous peuvent ne pas être appelés à accomplir.

Le deuxième verset met en évidence l'honnêteté et la transparence qui caractérisaient Paul dans son service. Il ne s'abaissait à aucun des artifices habituels de la propagande du monde. Beaucoup de ceux qui se démènent pour convaincre, que ce soit dans le domaine religieux ou politique, utilisent abondamment la ruse et la falsification. La fin justifie les moyens — estiment-ils. Paul était bien conscient qu'il proclamait «la parole de Dieu», et qu'elle ne devait pas être falsifiée, mais énoncée dans toute sa vérité.

L'entière probité de l'apôtre dans sa manière de traiter la vérité était ainsi rendue manifeste à toute conscience droite.

Son attitude avait d'ailleurs un autre résultat. Elle rendait claire la situation de ceux qui ne recevaient pas son message. «Si aussi notre évangile est voilé, il est voilé en ceux qui périssent» (verset 3). Comme à la fin du chapitre précédent, il est question de voile. Or il n'y avait pas de voile sur l'évangile; Paul le présentait dans toute sa pureté et sa clarté. Mais il y avait un voile sur les cœurs et les entendements de ceux qui ne croyaient pas et qui périssaient — un voile jeté sur leurs esprits par le dieu de ce siècle. Si Paul avait prêché la Parole de façon partielle ou trompeuse, le résultat n'aurait pas été aussi clair.

Quel enseignement pour ceux d'entre nous qui prêchons l'évangile! Sommes-nous pénétrés par la solennelle responsabilité de prêcher la parole de Dieu? Avons-nous renoncé à toutes les choses «qui se font en secret», qu'il s'agisse de malhonnêteté, d'artifices, de tromperie ou de quelque autre procédé indigne? Rendons-nous manifeste la vérité, et rien que la vérité? Voilà des questions de toute importance. Si nous ne sommes pas soigneux à cet égard, l'incrédulité de nos auditeurs pourrait bien être attribuée plus à notre infidélité qu'à leur aveuglement.

Cependant, même quand l'évangile est prêché comme il doit l'être, il y en a qui ne croient pas. La raison en est que le diable a aveuglé leurs yeux. Le soleil dans les cieux n'a pas diminué sa clarté, mais un rideau épais est tiré devant la fenêtre de leur chambre. La lumière de l'évangile de la gloire du Christ resplendit, mais elle ne resplendit pas jusqu'en eux. Le dieu de ce siècle utilisera n'importe quel moyen pour occulter l'évangile — quelquefois des choses matérielles, mais souvent des théories et des enseignements d'hommes. Depuis le milieu du 19e siècle, l'ennemi a très efficacement aveuglé les foules par la relance d'une spéculation du monde païen avant Christ, la théorie de l'évolution. Là où le rideau de l'évolutionnisme a été bien tiré, la lumière de l'évangile de la gloire du Christ ne pénètre pas. L'âme aveuglée qui cultive les idées misérables de l'homme ne peut pas connaître Christ comme étant «l'image de Dieu», bien que l'on puisse parler du Christ issu de sa propre imagination. Il y a beaucoup de Christ imaginaires, de Christ tels que l'homme voudrait qu'il soit. Il n'y a qu'un seul vrai Christ, «l'image de Dieu», le Christ tel qu'il a été et qu'il est, le Christ de la Bible.

Dans la prédication de l'apôtre, le Christ Jésus était le grand thème, et sa position de Seigneur était mise en relief. Il veillait à ne pas être lui-même en vue, ne voulant être que l'esclave des autres. En prêchant Christ comme Seigneur, il le présentait dans sa gloire actuelle à la droite de Dieu. Ainsi, il pouvait parler de son message comme étant «l'évangile de la gloire du Christ» (verset 4). En Actes 20: 24, il l'appelle «l'évangile de la grâce de Dieu». Il est bien clair qu'il n'y a pas deux évangiles. L'unique évangile de Dieu a aussi bien la grâce de Dieu que la gloire du Christ comme traits essentiels, de sorte que l'un ou l'autre peut être mentionné comme le caractérisant. Ici c'est la gloire du Christ qui est le trait dominant, en contraste avec la gloire passagère de l'ancienne alliance qui avait brillé un jour sur la face de Moïse et dont l'apôtre a parlé au chapitre précédent. Nous pouvons proclamer que la gloire de Dieu resplendit maintenant, et resplendira à toujours, dans la face de Jésus Christ.

Le verset 6 est très frappant. Il fait d'abord clairement allusion à l'action de Dieu lors de la création, puis à son intervention dans la conversion de Paul lui-même, et enfin au ministère auquel celui-ci était appelé. Dieu avait dit: «Que la lumière soit!» et la lumière avait resplendi du sein des ténèbres. Il s'agissait alors de la création matérielle. Mais maintenant, l'œuvre d'une nouvelle création est en cours et quelque chose de semblable a lieu. La lumière divine — la lumière de la gloire de Dieu dans la face de Christ — reluit dans des cœurs remplis de ténèbres, comme ce fut remarquablement le cas pour Paul sur le chemin de Damas, avec des effets merveilleux. Elle brille au-dedans afin de pouvoir briller au-dehors — «pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu». C'est ainsi que le croyant devient lumière lui-même. Il se met à luire, comme la lune à la lumière du soleil, sauf bien sûr que la lune est un corps mort dont la surface ne fait que réfléchir la lumière sans qu'elle en soit affectée elle-même.

Ce que nous avons ici explique le caractère admirable du ministère de Paul. Il n'était pas un simple prédicateur, un évangéliste professionnel se déployant dans une abondance de prédications chaque semaine. Il prêchait en effet plus que d'autres, mais sa prédication était le resplendissement de la lumière qui brillait au-dedans de lui, la proclamation de choses qui imprégnaient chaque fibre de son être. Personne ne savait mieux que lui que toute excellence divine brille en Jésus, et que celui-ci demeure dans une lumière bien plus élevée que celle du soleil. Cette lumière, Paul l'avait vue sur la route de Damas. Ce qu'il connaissait était comme un trésor précieux déposé en lui.

Nous n'avons certes pas vu Christ dans sa gloire comme Paul l'a vu, mais nous le voyons là par la foi. Ainsi, nous pouvons aussi parler du trésor que nous possédons. Et comme Paul, nous pouvons dire que «nous avons ce trésor dans des vases de terre». Il y a ici une allusion à nos corps mortels, car pour ce qui est du corps, «Dieu forma l'homme, poussière du sol» (Genèse 2: 7). Dans sa création originelle, le corps humain était parfait, entièrement adapté à son environnement et à sa place dans l'arrangement de la création. Par la chute, le corps a été gâté, et ainsi les vases de terre où se trouve le trésor sont pauvres et faibles. Mais cela ne fait que rendre plus manifeste le fait que la puissance qui y agit est de Dieu et non de l'homme.

Dans ce passage, et jusqu'aux premiers versets du chapitre 5, on trouve plusieurs allusions au corps. Elles envisagent celui-ci de différentes manières. Le verset 10 mentionne clairement: «notre corps», sans utiliser de langage symbolique. Ensuite on trouve: «notre chair mortelle» (verset 11), «notre homme extérieur» (verset 16), «notre maison terrestre qui n'est qu'une tente» (5: 1) et «cette tente» (5: 2). Le passage complet nous instruit sur la manière d'agir de Dieu avec Paul en ce qui concerne son corps, et il jette une grande lumière sur plus d'un fait de notre propre histoire.

Tout ce que Dieu fait envers nous en ce qui concerne le vase de terre qu'est notre corps a pour objet un resplendissement meilleur et plus adéquat du trésor qu'il y a placé. Il y a une «excellence» de puissance liée à ce trésor, qui était particulièrement manifeste dans le cas de Paul. Par l'effet de celle-ci, il n'était pas seulement soutenu au milieu d'afflictions sans pareilles, mais la vie travaillait en ceux envers lesquels son ministère s'exerçait (verset 12). Comme nous le savons, il y a réellement une excellence de puissance dans la vie naturelle, quelque chose qui nous dépasse entièrement. Des graines peuvent être enterrées sous de lourdes dalles de pierre, et voici qu'un jour de jeunes pousses vertes pleines de vie démontrent une énergie inattendue, suffisante pour soulever la pierre et la déplacer. La vie d'ordre spirituel démontre une puissance encore plus surprenante.

Or cette puissance opérait d'une façon particulièrement remarquable dans un homme d'apparence frêle tel que Paul. S'il avait été envoyé dans le monde pour y exercer son service revêtu d'un splendide corps de gloire, on l'aurait considéré comme une sorte de surhomme, auquel on aurait attribué l'essentiel de la puissance. Mais étant donné ce qu'il était, l'excellence de la puissance qui opérait en lui et à travers lui était évidemment de Dieu.

En ce qui nous concerne, une difficulté réside bien souvent dans notre désir de disposer de la puissance comme si elle était liée à nous-mêmes. Nous ne nous satisfaisons pas d'être des vases de terre remplis d'une puissance qui ne vient manifestement pas de nous. De là vient la très faible puissance, ou même l'absence totale de puissance, qui nous caractérise. Voilà la tendance invétérée de nos pauvres cœurs humains!

Et c'était aussi la tendance du cœur de Paul, un homme qui avait les mêmes passions que nous. Les versets 8 à 11 le montrent très clairement. Il était continuellement en butte à d'immenses difficultés. Mais d'autre part, il était continuellement soutenu et porté à travers elles, de sorte qu'il pouvait être en bénédiction à d'autres par la puissance de Dieu.

En examinant ces versets d'un peu plus près, on voit que ce qu'il devait rencontrer lui arrivait de trois manières. Il y avait d'abord les circonstances adverses, telles qu'elles sont évoquées dans les versets 8 et 9: tribulation, perplexité, persécution, abattement… Paul avait connu tout cela. Il était un homme, et par conséquent n'était pas au-dessus de ces choses. Il savait ce que c'était que la perplexité et l'abattement, comme chacun de nous.

En deuxième lieu, il y avait l'exercice spirituel et l'expérience exprimés par les mots: «portant toujours partout dans le corps la mort de Jésus» (verset 10). La mort du Seigneur Jésus était gravée de façon constante dans l'esprit de l'apôtre, de sorte que cette pensée l'occupait continuellement. Mais ce qu'il dit ici semble avoir une signification plus profonde: la mort de Jésus mettait son sceau, pour ainsi dire, sur chaque faculté et sur chaque membre de son corps, contrôlant tous ses faits et gestes. Par exemple, elle avait un effet sur sa langue, réprimant toute parole qui en aurait été indigne. Bien sûr, il ne réalisait pas cela en perfection, mais c'est ce qui le caractérisait habituellement, malgré des écarts et des manquements occasionnels.

En troisième lieu, il y avait l'action de Dieu en discipline décrite par l'expression: «nous sommes toujours livrés à la mort pour l'amour de Jésus» (verset 11). Dans ses expériences parmi des hommes violemment opposés à l'évangile, Dieu avait permis que beaucoup de choses lui arrivent dans lesquelles il était comme voué à la mort. C'est ce qui avait eu lieu lors de l'épisode d'Ephèse, qu'il qualifie dans le premier chapitre de «si grande mort». Ainsi, l'expérience spirituelle intérieure du verset 10 était complétée par des expériences extérieures envoyées par Dieu pour lui fournir une aide supplémentaire dans son service. C'est par ces choses qu'il vivait, et sa lumière n'en était que plus brillante.

Cependant, il y a un autre aspect des choses, c'est celui des résultats. C'est la manière selon laquelle l'excellente grandeur de la puissance de Dieu était manifestée dans et par le moyen de ces épreuves. Malgré les circonstances constamment adverses, l'apôtre n'était «pas réduit à l'étroit», «pas sans ressource», «pas abandonné», «ne périssant pas». De toute évidence, une puissance travaillait en lui, le soutenait et contrecarrait tout ce qui se liguait contre lui. Il était comme l'un de ces canots de sauvetage qui est toujours maintenu à l'endroit, même lorsque la mer en fureur semble vouloir le retourner, parce qu'il refait surface et se redresse après le passage des lames les plus fracassantes. C'était incontestablement la puissance de la vie divine en Paul qui accomplissait cela.

Qu'il s'agisse de l'action de la foi et de l'amour dans l'expérience de Paul — ce qui le conduisait à porter partout dans son corps la mort de Jésus — ou qu'il s'agisse des actions disciplinaires de Dieu en harmonie avec cette expérience, un même but était atteint. Et c'était un but merveilleux. La vie de Jésus était manifestée dans sa chair mortelle, dans son corps. Au verset 2, se référant à son service, il avait parlé de la manifestation de la vérité. Au verset 6, encore en rapport avec son service, il avait dit que sa mission était de faire luire la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ. Ici nous avons quelque chose de plus, car la manifestation de la vie de Jésus n'est pas simplement un service. C'est un caractère du chrétien. Avant sa conversion, Saul de Tarse se manifestait lui-même dans sa chair mortelle — un homme caractérisé par son énergie indomptable et sa propre volonté. Maintenant tout avait changé. La mort de Jésus avait un tel impact sur lui que le personnage Saul était effectivement tenu dans la mort et que la vie de Jésus était manifestée.

Il ne faut rien de moins que cela pour un vrai témoignage chrétien. Derrière toute prédication et tout service se trouve la vie. La gloire de Christ doit être clairement manifestée dans la prédication, mais cette manifestation n'aura son plein effet et sa pleine puissance que si Christ est manifesté dans la vie. Ceci est autant valable pour nous aujourd'hui que pour l'apôtre Paul autrefois. On trouve sans doute ici l'une des raisons principales du peu d'efficacité de tant de prédications d'aujourd'hui, même si l'enseignement lui-même est fondé et correct.

Les versets 10 et 11 nous montrent donc ceci: le résultat de la mort qui travaillait en Paul, c'était que la vie opérait en lui et qu'il vivait la vie de Jésus. Le verset 12 montre encore un autre résultat: la vie opérait aussi en ceux qu'il servait, en particulier les Corinthiens. Quelques années auparavant, la vie avait opéré en vue de leur conversion. Maintenant, l'apôtre était rempli de joie de voir de nouvelles preuves de la vie dans leur repentance sincère quant à leurs égarements, et dans leur affection pour lui malgré la répréhension qu'il leur avait adressée. Finalement, ses yeux se portaient sur le jour de la résurrection, où ils seraient tous ensemble présentés devant Dieu (verset 14).

Les mots: «J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé» sont tirés du psaume 116. En étudiant ce psaume, on verra que les circonstances du psalmiste étaient très semblables à celles de Paul. Il avait été placé en face de la mort, de la détresse et de la défaillance, mais en avait été délivré. Il avait confiance qu'il marcherait «devant l'Éternel dans la terre des vivants», c'est-à-dire que la résurrection était devant ses yeux. Dans cette foi, il pouvait ouvrir sa bouche pour en témoigner. Paul avait «le même esprit de foi». La résurrection occupait totalement son champ de vision.

En est-il ainsi de nous? Notre Sauveur «a fait luire la vie et l'incorruptibilité par l'évangile» (cf. 2 Timothée 1: 10). Ce que le psalmiste ne connaissait qu'en partie peut être connu maintenant en plénitude. Ce n'est qu'en vivant à la lumière de la résurrection que nous pouvons être satisfaits de porter partout dans nos corps la mort de Jésus. Et c'est seulement si nous le faisons que la vie de Jésus est manifestée dans nos corps et que la vie opère en ceux que nous pouvons servir.

Le ministère de Paul est encore devant nous au verset 15. L'expression «toutes choses» se réfère au trésor qui lui avait été confié, à la grâce qui le portait en triomphe à travers persécutions et discipline, et à la résurrection tout à la fin. Toutes ces choses n'étaient pas pour Paul seulement, mais, à travers lui, elles étaient pour le bien de toute l'église de Dieu. Ainsi les Corinthiens y étaient intéressés, y participaient, et pouvaient joindre leurs actions de grâce à celles de l'apôtre, pour la gloire de Dieu. Nous pouvons aussi le faire, près de vingt siècles plus tard. En effet, quelles immenses bénédictions nous ont été apportées par le moyen de ces épîtres inspirées, alimentées par les expériences personnelles de l'apôtre, et écrites pour nous aussi bien que pour les Corinthiens! Nous serons aussi présentés avec Paul et les Corinthiens, dans la résurrection.

Il n'y a rien de tel que d'avoir la résurrection devant les yeux; c'est le meilleur antidote contre les défaillances. Cette espérance glorieuse soutenait l'apôtre et nous soutiendra aussi. On voit par le dernier verset de 1 Corinthiens 15 comment elle est à la base de l'activité dans l'œuvre du Seigneur. Ici nous découvrons combien elle soutient et encourage dans les épreuves les plus intenses, même celles qui pourraient amener le dépérissement de l'homme extérieur jusqu'à la mort.

Et il n'y a pas seulement la résurrection dans le futur; il y a une œuvre de renouvellement dans le présent. «Notre homme extérieur», c'est le corps matériel dont nous sommes revêtus. «L'homme intérieur» n'est pas matériel, mais spirituel; c'est cette entité spirituelle que chacun de nous possède (depuis que nous sommes croyants) et qui est devenue l'objet de l'œuvre de Dieu en nouvelle création.

 L'homme extérieur est sujet à toute sorte d'accidents et à l'usure. Par la grâce de Dieu, il peut recevoir quelque renouvellement, mais cela ne fait que repousser pour un temps l'échéance ultime de la mort. Par contre, l'homme intérieur est renouvelé de jour en jour, et ce renouvellement est produit par le ministère de grâce de l'Esprit de Dieu qui habite en nous.

Quelle image extraordinaire et stimulante ce passage place devant nos yeux! L'apôtre a derrière lui des années de labeur exténuant et périlleux. Il est continuellement soumis aux outrages, aux persécutions et aux coups que lui infligent les hommes. Encore et toujours il est «livré à la mort», dans les voies providentielles de Dieu. Cependant il poursuit sa course avec un courage sans faille, ayant devant les yeux la lumière de la gloire future de la résurrection. Malgré l'usure de son corps et les signes de déclin qui apparaissent, il est renouvelé journellement dans son esprit, de sorte qu'il va de l'avant sans faiblir, et même avec une vigueur spirituelle croissante. Il pressent toute la tribulation qui va l'atteindre, mais la met de côté comme étant «légère».

La tribulation n'est pas seulement «légère», elle n'est aussi que «d'un moment». Pour Paul, elle datait des jours qui avaient suivi sa conversion, quand les Juifs de Damas avaient comploté de le tuer, et elle allait s'achever par son martyre — une période de trente ans ou davantage. Mais ce temps n'est qu'un moment pour lui, car son esprit est fixé sur l'éternité de gloire qui est devant lui. Quel contraste extraordinaire nous avons ici! La gloire à venir a du «poids», elle n'est pas «légère»; elle est pour l'éternité et non seulement pour un moment; et c'est «en mesure surabondante». Il aurait pu paraître suffisant de dire «en mesure abondante», mais l'apôtre emploie les mots les plus expressifs possibles. Il savait de quoi il parlait: quatorze ans auparavant, il avait été enlevé jusqu'au troisième ciel, et avait pu y jeter quelques regards. Il désire que nous connaissions aussi cela.

On trouve le secret de la merveilleuse carrière de l'apôtre dans le dernier verset de ce chapitre. Les «regards» dont il parle sont, bien sûr, les regards de la foi. Paul traversait les scènes et les circonstances de cette terre en les voyant bien, mais il ne fixait pas son regard sur elles. Il regardait vers les choses éternelles, celles qui sont invisibles à nos yeux de mortels. On trouve certainement ici une raison de notre faiblesse. Notre foi est faible comme celle de Pierre quand il marchait sur les eaux pour aller vers Jésus. Quand il s'est mis à regarder aux vagues furieuses tellement visibles, il a commencé à sombrer. Si, comme Paul, nous avions les yeux fixés sur Christ, sur la résurrection, sur la gloire, nous serions portés par la puissance divine et renouvelés intérieurement de jour en jour.

À suivre