Le remède divin à nos problèmes

J. Redekop

La vie de la foi

«Grâces à Dieu qui nous mène toujours en triomphe dans le Christ et manifeste par nous l'odeur de sa connaissance en tout lieu. Car nous sommes la bonne odeur de Christ pour Dieu» (2 Corinthiens 2: 14, 15).

Les deux épîtres aux Corinthiens sont des «épîtres du désert». Les croyants y sont vus comme ayant été séparés de ce monde par l'appel divin et mis à part pour Dieu. Le monde, qui pour l'œil de la foi est devenu un désert, n'offre rien qui puisse le satisfaire. Tandis qu'il traverse un tel lieu, le chrétien est appelé à mener une vie de complète dépendance du Seigneur et d'obéissance. Les défaillances à cet égard sont la cause profonde de toutes les ruines qui surviennent dans les familles et dans le témoignage de l'assemblée.

Dieu permet cette période d'épreuve dans le désert afin que nous puissions apprendre à connaître ce qu'il y a dans nos cœurs. Mais ce qui est beaucoup plus enrichissant, c'est de pouvoir en même temps expérimenter ce qui est dans le cœur de Dieu. Or son cœur est rempli de Christ. Dans la mesure où nous le réalisons, nous détournons nos regards de nous-mêmes et nous trouvons en Christ ce qui répond à tous nos besoins.

L'apôtre Paul avait travaillé dix-huit mois à Corinthe. Le Seigneur avait un grand peuple dans cette ville et beaucoup s'étaient convertis. Mais après le départ de l'apôtre, la situation à Corinthe s'était détériorée. Par les gens de la maison de Chloé, Paul avait appris qu'il y avait des dissensions parmi les croyants. Ils montraient par là qu'ils étaient dans un état charnel; et quand nous semons pour la chair, nous récoltons de la chair la corruption (Galates 6: 8). C'était manifestement leur cas. L'apôtre Paul leur écrit alors sa première épître.

Un peu plus tard, il leur écrit la deuxième, ayant appris qu'une vraie repentance avait été produite en eux. Son cœur est maintenant rempli de joie, tandis qu'il va de contrée en contrée pour annoncer Christ. Partout où Christ peut être proclamé, en paroles ou en actes, la bonne odeur de Christ monte vers Dieu.

Un état charnel — la racine de nos problèmes

Dans la première épître, l'apôtre écrit: «Et moi, frères, je n'ai pas pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels, comme à de petits enfants en Christ. Je vous ai donné du lait à boire, non pas de la viande, car vous ne pouviez pas encore la supporter, et même maintenant encore vous ne le pouvez pas, car vous êtes encore charnels. Car, puisqu'il y a parmi vous de l'envie et des querelles, n'êtes-vous pas charnels et ne marchez-vous pas à la manière des hommes?» (1 Corinthiens 3: 1-3).

Le but de l'apôtre, en écrivant ceci, était d'amener les Corinthiens à sortir de leur mauvaise condition spirituelle. Leur état charnel avait produit de la mondanité et du relâchement moral, ce qui avait ouvert la porte au désordre dans l'assemblée et à la fausse doctrine. Dans un tel état, ils manquaient du discernement spirituel et de la force morale nécessaires pour faire face aux problèmes qui se présentaient. Ne rencontrons-nous pas aujourd'hui exactement les mêmes choses?

Dans la seconde épître, nous voyons les progrès réalisés. Par l'exemple de l'apôtre lui-même, nous voyons comment Dieu opère pour nous rendre toujours plus semblables, moralement, au Seigneur Jésus et nous transformer ainsi à son image. Dans la mesure où l'Esprit peut produire ceci en nous et manifester les caractères de Christ dans notre vie, nos problèmes pourront être résolus d'une manière qui honore Dieu. Le moi sous toutes ses formes sera mis de côté, et Christ sera vu en nous.

Notre propos n'est pas de nous fixer sur les problèmes et les difficultés, mais d'apprendre à connaître les remèdes divins pour de tels cas. Non pas pour essayer d'éluder les problèmes ou de les fuir, mais pour considérer les ressources divines qui nous ont été données pour faire face à chaque besoin. Elles se trouvent toutes en Christ.

Le changement est possible

«Or nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit» (2 Corinthiens 3: 18).

L'apôtre Paul s'était trouvé dans des situations extrêmement accablantes. Il les évoque au début de la seconde épître. «Nous avons été excessivement chargés, au-delà de notre force, de sorte que nous avons désespéré même de vivre. Mais nous-mêmes nous avions en nous-mêmes la sentence de mort» (1: 8, 9). Malgré ce danger extérieur, Paul n'était ni affaibli ni découragé. Bien au contraire il se voyait uni, dans son témoignage, à un Christ victorieux (2: 14, 15). Par son attitude personnelle et par sa prédication, la bonne odeur de Christ montait vers Dieu. Paul, qui pouvait se nommer le premier des pécheurs, était maintenant l'homme que Dieu avait choisi pour faire briller la gloire de Dieu dans la face de Jésus Christ (4: 6). Telle est la transformation que la puissance de Dieu est à même de produire dans la vie d'un homme.

Aujourd'hui, Dieu travaille pour réaliser en chacun de nous qui avons cru quelque chose de ce qu'il avait produit en Paul. Par son Esprit, il écrit Christ sur nos cœurs (3: 3). Ceci était impossible à la loi. Elle avait été écrite sur des tables de pierre et exprimait ce que Dieu, en toute justice, exigeait de l'homme. Elle ne pouvait que dire à l'homme ce qu'il devait faire ou ne pas faire, ce que Dieu attendait de lui. Elle ne pouvait ni le changer ni lui donner une force quelconque (Romains 8: 3, 4).

Or un chrétien est quelqu'un qui a reçu une nouvelle vie — celle de Christ — et une nouvelle nature qui trouve sa joie dans ce qui est de Dieu. Le Saint Esprit habite dans le croyant et occupe son cœur de Christ, là où il est maintenant, dans la présence de Dieu. Et tandis que nous contemplons la gloire du Seigneur tel qu'il est maintenant — lui qui satisfait pleinement nos cœurs — un changement a lieu: une transformation morale en la ressemblance de Christ.

Le moi — le grand obstacle

«Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés» (1 Corinthiens 11: 28, 31).

Le plus grand obstacle à l'action de l'Esprit dans le croyant, c'est le «moi» — peu importe qu'il ait bonne ou mauvaise apparence! L'estime de soi, la valeur que l'on s'attribue, l'image de soi-même que l'on entretient, l'amour-propre… ne sont au mieux que la culture du vieil homme, de ce que Dieu a mis de côté et jugé dans la mort de Christ. Dieu n'essaie pas d'améliorer l'homme dans la chair. Il a introduit à sa place un nouvel homme, l'Homme Christ Jésus. Cette mise de côté est pour nous une leçon difficile à apprendre. «Les choses vieilles sont passées; voici, toutes choses sont faites nouvelles» (2 Corinthiens 5: 17).

Il nous faut admettre ce grand fait: «En moi, c'est-à-dire en ma chair, il n'habite point de bien» (Romains 7: 18). Les problèmes qui nous causent tant de soucis dans nos vies personnelles, dans nos familles et dans les rassemblements locaux, trouvent leur source dans notre chair. Si nous n'apprenons pas par la parole de Dieu que «la chair ne profite de rien» — comme le dit le Seigneur (Jean 6: 63) — alors Dieu nous l'enseignera par nos propres défaillances. Mais qu'il est triste de devoir l'apprendre ainsi! Et le plus triste, c'est que nous aurons attristé l'Esprit de Dieu qui habite en nous. Réalisons-nous bien que chacune de nos défaillances, chacun de nos péchés, a contribué aux souffrances insondables de notre Sauveur à la croix? Dans la mesure où je reconnais en moi l'état irrémédiablement corrompu de la chair, je suis heureux de détourner les yeux de moi-même et de les fixer sur Christ, dans lequel je découvre l'objet qui fait tout mon bonheur et toute ma joie. C'est en lui que Dieu trouve joie et satisfaction éternelles.

Regarder à Christ

«Car c'est le Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, qui a relui dans nos cœurs pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ. Mais nous avons ce trésor dans des vases de terre, afin que l'excellence de la puissance soit de Dieu et non pas de nous» (2 Corinthiens 4: 6, 7).

En détournant les yeux de nous-mêmes pour les fixer sur Christ, nous sommes progressivement marqués par les traits moraux du Seigneur Jésus lui-même (2 Corinthiens 3: 18). Parmi ceux-ci, on trouve notamment l'obéissance à Dieu, la dépendance, la patience, la douceur, la maîtrise de soi… En Galates 5: 22, ces traits nous sont présentés comme le fruit que l'Esprit produit pratiquement dans la vie du croyant. Dans les versets cités un peu plus haut, Paul explique que nos corps, qu'il désigne comme des «vases de terre», contiennent un trésor: Christ lui-même. Si la lumière de Christ éclaire nos propres cœurs, elle doit aussi briller au dehors.

Un peu plus loin, l'apôtre Paul nous rappelle: «Il faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive les choses accomplies dans le corps, selon ce qu'il aura fait, soit bien, soit mal» (2 Corinthiens 5: 10). Tout ce que nous aurons fait pendant notre vie sur la terre sera manifesté dans la lumière de la présence de Christ. Les vrais motifs de nos actions seront révélés. La recherche de notre propre gloire, parfois mêlée avec notre service pour le Seigneur, ne demeurera pas cachée. Tout ce qui aura été fait, en secret ou publiquement, à notre place de travail ou à la maison, dans les conversations personnelles ou dans les prédications publiques, tout sera découvert. Combien cette pensée devrait sonder notre cœur!

Mais quand nous serons devant le tribunal de Christ, la vieille nature ne sera plus en nous. Nous serons alors avec Christ et semblables à lui. Nous nous réjouirons d'être définitivement débarrassés de cette nature égoïste et pécheresse. Seul ce qui est de Christ demeurera pour toujours.

Christ est le vrai remède

Si nous vivions, comme Paul, dans la lumière de ce jour, quel résultat cela produirait dans nos vies! Le Seigneur Jésus est-il réellement celui qui seul détermine notre vie? En pratique, est-ce lui qui décide la façon dont je m'habille ou dont je dépense mon argent, le lieu où je vais en vacances, la manière dont je parle à mon épouse et mon attitude envers mes enfants? Toute mon attitude dans ma famille, au travail et dans le monde est concernée. Et dans le rassemblement local, reconnaître vraiment les droits de Christ conduira à une atmosphère qui l'honore; tout sera selon sa pensée.

Quand nous avons la pensée du Seigneur Jésus, nous sommes parés pour affronter tous les dangers. Elle nous conduit à prendre les bonnes décisions spirituelles. Nous comprenons avec qui nous pouvons avoir communion et lesquelles de nos relations ne sont pas selon les Écritures et nous souillent. Une vraie séparation et une vie de sainteté ne sont possibles que si elles sont liées à l'amour pour le Seigneur Jésus et à l'obéissance à sa Parole. Alors nous ne poserons plus la question: Quel mal y a-t-il à ceci ou cela? mais: Qu'est-ce qui plaît au Seigneur?

Si nous laissons Dieu réaliser tout cela dans nos vies, nous expérimenterons une paix profonde et la joie de la communion avec le Père. Bientôt, toutes les peines et les soucis que nous devons connaître sur cette terre disparaîtront, mais leurs résultats en nous par l'opération de la grâce de Dieu subsisteront. La foi regarde au-delà du présent; elle juge de toute chose à la lumière de l'éternité.